Magnifique Mâ Anandamoyi et Mantra Tryambakan

Publié le par Astrid Hagers

Magnifique Mâ Anandamoyi et Mantra Tryambakan

Voici le très beau et le plus connu des mantras dont je vous transmets la traduction. Je suis heureuse d'avoir trouvé quelques bribes de l'aventure terrestre de cette 'beautiful'- pleine de beauté "incarnation qui continue d'émettre les rayons célestes à travers ces images, un moment de bonheur à partager en vibrant de tout notre être. Astrid*

Om Tryambakam Yajamahe
Sugandhim Pushtivardhanam
Urvarukamiva Bandhanan
Mrityor Mukshiya Maamritat

"Méditons sur les trois yeux de la Réalité, Dont le parfum imprègne tous les êtres. Par Amour pour l’Immortalité, qu’Elle nous libère de la mort Aussi facilement qu’on coupe la tige qui ligote le concombre. (!)"

 Un Mantra se comprend mieux en méditant sur chaque mot:

Om : C’est le Un, la Réalité au-delà des trois états de conscience de veille, de rêve et de sommeil sans rêve. Tryambakam : Cela signifie tout simplement trois (trya) yeux (ambakam). Comme on l’a vu, les deux premiers yeux sont ceux de la dualité, et le troisième celui de l’Unité. Mais on peut aussi voir ces trois yeux comme la création, la conservation et la destruction.
Yajamahe : C’est l’adoration, la vénération, la méditation hautement réjouissante.
Sugandhim : C’est le parfum qui, dans ce Mantra, imprègne tous les êtres… au point d’être tous ces êtres.
Pushti : C’est l’épanouissement, la plénitude de vie, l’abondance.
Vardhanam : C’est ce qui soutient et nourrit.
Urvarukamiva : Plus délicat à traduire. Urvarukam, c’est le concombre. Mais Urva, c’est grand, puissant. Et Arukamiva désignerait aussi les « maladies spirituelles »… Comme l’inconnaissance(ignorance) ou le mensonge, tout ce qui détruit la Sagesse et la Vérité. Enfin, iva veut dire comme. Il s’agirait donc ici d’une formule prenant le concombre attaché à sa tige comme métaphore de la conscience attachée à son ego.
Bandhanan : C’est la tige (en l’occurrence du concombre), c’est ce qui lie à l’état de conscience inférieure.
Mrityor : C’est la mort et par extension, l’inconnaissance(ignorance) et le mensonge… qui sont des morts spirituelles. Mukshiya : C’est la demande de libération de la mort et des cycles de réincarnation. « Libérez-nous ».
Maamritat : C’est l’immortalité.

Histoire de Mâ Anandamoyi 

(encyclopédie revue shakti)

Ma Ananda Mayi (ou Mayee ou encore Moyi) a été unanimement reconnue comme la plus grande sainte de l'Inde du 20ème siècle. Elle était en fait une avatar cosmique.
De nombreux disciples lui ont construit plusieurs ashrams dans toute l'Inde. Jeune, elle a reçu peu d'enseignements; plus tard, il s'est avéré qu'elle les connaissaient tous; elle n'a pas enseigné mais a seulement répondu aux questions, dans l'esprit de ceux qui les posaient. Sa présence procurait, à ceux qui l'approchaient, beaucoup plus que tout autre enseignement.

Sa vie :

Ma Ananda Mayi est née sous le nom de Nirmala Sundari Devi le 30 avril 1896 à Tripura, dans le Bengale oriental, qui fait actuellement partie du Bangladesh. Ses parents étaient des brahmanes très évolués. Son père, après la naissance d'une première fille, était parti pour mener une vie d'ascète, mais la mort de l'enfant l'a fait revenir auprès de sa femme.
Sa mère était une perle parmi les femmes, écrivant des poèmes et de la musique.
Enceinte, elle rêvait en permanence que la Lumière entrait dans sa maison. L'accouchement a eu lieu sans aucune douleur. Elle a alors mis au monde une perle encore plus brillante qu'elle.

Jeune, Ma Ananda Mayi était une fille modèle, serviable, amie avec tous, hindous et musulmans. Elle accompagnait son père aux cérémonies religieuses et aidait sa mère à élever les enfants nés après elle.

Très vite, elle a manifesté des périodes d'absence, ayant le regard fixe, totalement inerte, faisant craindre au début qu'elle soit "simple d'esprit".

Puis l'entourage s'est rendu compte qu'il s'agissait de longues méditations dont personne ne pouvait la tirer.

Mariée à l'âge de 13 ans, son époux a vu en elle un être exceptionnel et a demandé de suite à être son disciple.


Ma Ananda Mayi a exploré tous les yogas en six ans, sans guru et sans lecture des textes sacrés. Elle a appelé ce chemin son "Lila du sadhana" c'est-à-dire "jeu divin pour parvenir au but".

Elle a alors reçu le nom de "Ma Ananda Mayi" c'est-à-dire "Mère pénétrée de béatitude".

 

De nombreux disciples se sont très vite groupés autour d'elle, et en 1929 un premier ashram a été édifié à Dacca. En 1932, elle est allée au pied de l'Himalaya, où un second ashram a été construit en 1936 à Dehradun. Elle a ensuite sillonné toute l'Inde, pendant des dizaines d'années, pour apporter aide et réconfort spirituel ; de nombreux autres ashrams ont été construits, à Calcutta, Bénarès...

 

Elle ne mangeait presque pas, son entourage craignait toujours pour sa santé, ce qui l'amusait beaucoup. Saï Baba a dit un jour à des personnes qui venaient le voir: "Vous avez vu Ma Ananda Mayi, que voulez-vous de plus?" Yogananda lui a consacré un chapitre complet dans sa célèbre "Autobiographie d'un Yogi".

Ma Ananda Mayi a quitté son corps le 28 août 1982 dans son ashram de Dehradun.

Son œuvre :

Elle a autant enseigné par sa présence que par les paroles qui ont été rapportées. Elle s'est contentée de répondre aux questions. Ses réponses ne venaient pas de l'intellect, mais d'un état supérieur de conscience, trouvant les termes adaptés aux personnes en face d'elle. Bien que citant des doctrines, des philosophies, les textes sacrés hindous, elle se situait au-delà. Elle a dit : "Je suis hindoue, musulmane, chrétienne... tout ce que vous voulez". "Je n'ai aucun sens de l'ego ni de la séparation. En moi, chacun de vous a dans une égale mesure la hauteur et la profondeur de l'éternité".

"Qu'y a-t-il en ce monde ? Absolument rien de durable ; c'est donc vers l’Éternel que nos aspirations doivent tendre.

Priez pour que cela soit un travail accompli pour l'Eternel car vous êtes Son instrument. Souvenez-vous de Lui dans toutes vos actions. Plus pure sera votre pensée, plus belle sera votre œuvre. Dans ce monde, vous recevez une chose et demain elle aura peut-être disparu. C'est pour cela qu'un esprit de service doit animer votre vie ; éprouvez donc le sentiment que dans tout ce que vous faites le Seigneur accepte que vous Le serviez."

 

"Le mot manush (homme) dérive de man (mental) et ush (conscience), ce qui témoigne de l'éveil et de la vigilance du mental. Ceci démontre que l'homme est naturellement appelé à rechercher la connaissance du Soi. [...]

Il est évident que le corps humain vit par la respiration et de là provient curieusement la souffrance.

On trouve sur les routes de la vie deux sortes de pèlerins :

le premier, tel un touriste avide de voir toutes sortes de choses, va de place en place, sautillant pour son plaisir d'une expérience à une autre.

L'autre suit le chemin qui convient à l'être réel et qui le conduit dans sa vraie demeure, la connaissance du Soi. Si l'on entreprend le voyage pour son plaisir et par curiosité, on rencontre certainement la douleur.

La souffrance est inévitable tant que l'on n'a pas trouvé sa vraie demeure. Le sens de la séparation (dès la naissance), est à la racine même de la souffrance car il repose sur une erreur, sur la notion de dualité".

Questions-réponses:

Mâ a répondu à la question suivante qui revient souvent dans l'esprit des "étudiants en spiritualité » :

"On prétend que les choses sont ce que l'on croit et seulement comment on les croit. Par exemple, si je crois que le prasad m'apporte une bénédiction, il le fera, mais si je ne le crois pas, il ne le fera pas. Qu'est-ce qui est alors imagination ou vérité réelle ?"
Réponse : "L'imagination est une des activités du mental. Le prasad (offrande de nourriture à Dieu) apporte toujours des bénédictions, que vous le croyez ou non [...] Que vous y croyez ou non, n'importe quel objet consacré à Dieu vous apporte une bénédiction. C'est pourquoi je conseille toujours d'offrir à Dieu la nourriture que l'on va prendre."

Mâ indique que, dans ces conditions, si une nourriture ne convient pas, la maladie s'installera rapidement et il faudra arrêter de la consommer. 

 

Question : "La réalisation du Soi dépend-elle du gourou ou survient-elle indépendamment ?"
Réponse: "Il faut tout d'abord se rendre compte que c'est l'action exercée par le pouvoir du gourou qui fait agir la force de volonté, en d'autres termes on peut dire que cette force de volonté dérive du gourou [..]

Certains chercheurs de la Vérité veulent avancer sans gourou, car dans leur voie l'accent est mis sur l'action personnelle, sur le fait qu'ils ne doivent compter que sur leurs propres efforts.

Si vous remontez jusqu'à la source de cette question, vous verrez que, dans le cas d'une personne qui accomplit une sadhana sous l'impulsion d'une aspiration intense et qui compte sur ses propres forces, l'Etre suprême se révélera Lui-même d'une manière spéciale, du fait de l'intensité de cet effort individuel [...] tout ce qui peut être dit ou demandé à ce sujet relève du domaine de la pensée humaine, qui est limité."

 

A propos des intellectuels, elle a dit : "Comprendre intellectuellement, cela signifie être soumis à des conceptions mentales et cela vous empêche de saisir la Vérité."

 

Question: "Comment éviter ce dilemme, cette oscillation entre bonheur et malheur ?

Réponse: "vous vous laissez aller dans ces petites joies de tous les jours, mais vous ne vous souciez pas de découvrir la source [...] Ne voyez-vous pas que ce monde n'est qu'une auberge de passage ? Nous y rencontrons d'autres pèlerins. Le but de la réunion finale est le Soi (Atman). *

Mais cela, vous l’oubliez ; vous vous identifiez à votre corps et forgez ainsi le premier maillon de la chaîne de toutes les misères de la vie [...]

S'il est vrai qu'un voile d'ignorance obscurcit votre vision, il est tout aussi vrai qu'il existe un moyen de s'en sortir:

« Dieu existe et il faut que je le trouve », doit devenir le leitmotiv de votre vie."

 

La recherche de la vérité doit se poursuivre à chaque instant. Lorsque les forces accumulées par la pratique continuelle de la discrimination entre le réel et l'irréel, par le japa, la méditation, l'assistance aux cérémonies religieuses, l'étude des textes sacrés, les hymnes de louange au Seigneur - selon la ligne d'approche de chaque être - amènent le sadhak à être obsédé par la quête suprême, alors qu'il devient impossible de ne pas se souvenir de Dieu ; en conséquence, sottise, connaissances erronées et souffrances disparaissent.

La qualification d'être humain signifie aspirer à la réalisation de Dieu. La vocation de l'homme est de trouver Dieu." 

 

Enseignement de Mâ Ananda Moyî 

Le moment viendra – et il viendra forcément – où l’on perçoit en fait cette forme universelle de l’Un qui imprègne tout. C’est ce que vous avez entendu dans l’exposé du Bhâgavata-Purâna où il est parlé du corps universel du Seigneur, un corps qui comprend tout, les arbres, les fleurs, les feuilles, les collines, les montagnes, les rivières, les océans, etc.  Ses formes et déguisements innombrables varient à l’infini.

« Celui qui revêt de multiples aspects, qui crée et détruit sans cesse, c’est Lui l’Unique que j’adore. »

 

Dans la mesure où vous parviendrez à une reconnaissance toujours plus pleine et plus large de la Vérité, vous découvrirez l’unité entre vous et chacune de ces formes innombrables. Cette immensité comprend différentes formes, différents modes manifestés de différentes manières, sans fin, sans nombre – et pourtant, il y a fin et nombre.

Quand le sâdhak entre dans cet état, il prend conscience de la transformation perpétuelle de toutes les formes, de tous les genres. Il éveille en soi la compréhension vraie, c’est-à-dire il découvre que le Soi suprême Se manifeste en tant que pouvoir de compréhension. Lorsque le cours des pensées d’un être se détourne des choses du monde, se retourne et s’oriente vers l’intérieur, l’Un se révèle Lui-même sous la forme du « talent caché ».

Regardez le monde sans cesse changeant ; ce qui existe l’espace d’un instant n’existe plus l’instant qui suit, l’être pénètre continuellement dans le non-être – alors qui est ce non-être ? Même le non-être existe.

Il faut ajouter à ce sujet que si quelqu’un veut trouver la Vérité, il doit la voir dans chaque chose là où elle est, et non pas la chercher dans une chose de préférence à une autre. C’est un Royaume sans fin où même ce qui est perçu comme non-existence est également une expression de l’Un.

En chinmayi, le monde spirituel pur, toutes formes, quelles qu’elles soient, sont toujours éternelles. Simultanément donc, et au même lieu, il y a non-existence aussi bien qu’existence, et également il n’y a ni existence ni non-existence – et si vous voulez l’on peut aller encore beaucoup plus loin !
De même que la glace n’est rien d’autre que de l’eau, ainsi le Bien-aimé est sans forme, sans qualité, et la question de manifestation ne se pose pas. Lorsque l’on a compris, on a réalisé son propre Soi, car si je trouve le Bien-aimé je me trouve moi-même, je découvre que Dieu est mon propre Soi identique à moi-même, mon Soi le plus intime, le Soi de mon Soi. Ainsi, selon les exigences du temps et des circonstances, différentes possibilités peuvent se faire jour…

Namasté. 

Merci à Revue Shakti pour la biographie et à Instant Présent pour la traduction du Mantra. Texte composé par Astrid Hagers - Les Chants de l'Âme- avril 2020, mus: https://youtu.be/NrtJnvHW2t4

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